L'horloge parlante

Il est tard, le soleil a laissé derrière lui ses dernières marques de poussières comme marquées à la craie.

Je me suis battu contre elle. J´ai voulu la forcer à devenir ce que je voulais, à se fondre à mes désirs. J´ai voulu qu´elle glisse sous mes doigts, qu´elle crée des lignes courbes, fines et précises. J´ai voulu l´obliger à peindre la liberté, mes reves, mes mélancolies.
Elle s´est rebellée, elle a sournoisement glissé, trébuché, quand je voulais l´oter, elle laissait derrière elle une page marquée et rappée. Elle m´a laisser espérer pour mieux m´humilier en gachant tout à la fin.
Puis un jour je lui ai ouvert mon coeur. Je l´ai laissé s´envoler. Mes doigts n´étaient plus une contrainte, ils l´accompagnaient avec fluidité dans ses mouvements. En échange elle m´a offert le plus beau cadeau : le bonheur de réussir à ne plus abandonner.
J´ai laissé la peinture s´engouffrer en moi. Mon pinceau est sur, mes gestes précis, mes couleurs pretes.
Il est tard mais j´ai retrouvé la paix de peindre.